Histoire de l’hypnose
Afin de bien définir l’hypnose, il faut avant tout définir cette notion dans toutes ces variables. Il s’agit ici de dépasser notre définition inconsciente de ce qu’est l’hypnose pour aller au-delà d’une simple vision d’une personne faisant tourner une spirale devant des yeux qui reprennent à leur tour cette forme identique pour partir dans un état second de soumission.
En réalité, l’hypnose est présente sous différentes formes propres à de nombreuses cultures. Elle tire également son évolution et son influence à travers l’histoire. À l’heure actuelle, les traces les plus anciennes d’hypnose ont été découvertes par des archéologues en 1972. Il s’agirait d’une transcription de séance d’hypnose retrouvée sur une stèle de Ramsès II. Cette dernière aurait alors aujourd’hui plus de trois mille ans. D’autres traces de pratique d’hypnose ont été retrouvées datant de la Grèce antique. Ces séances étaient en partie utilisées par des prêtres à des fins médicinales mais aussi spirituelles.
Bien que la présence de séances d’hypnose soit très ancienne, il est aujourd’hui impossible de savoir à quel moment elles ont réellement commencé. Cependant, si l’on se réfère aux pratiques actuelles les plus courantes et les plus développées certains précurseurs vont se démarquer plus que d’autres. Ce sont des acteurs émergents et influents qui vont faire naître non seulement l’hypnothérapie moderne, mais aussi d’autres pratiques comme la psychanalyse ou la psychothérapie.
En 1778, Franz-Anton Mesmer introduit une théorie qu’il appelait : le magnétisme animal. Ce médecin de profession parlait d’un fluide capable de créer d’interagir entre les êtres vivants et les métaux, et ce, à des fins thérapeutiques. Différentes commissions venaient étudier les expériences de Mesmer en concluant finalement l’inexistence d’un fluide magnétique. Cependant, ces dernières n’excluent pas une possibilité thérapeutique due à l’imaginaire des « cobayes » du médecin. Suite à cela, de nombreux magnétiseurs vont alors parler davantage de phénomène hypnotique et minimiser la notion de fluide expliqué par Mesmer. C’est à partir de ce moment-là que les pratiques de suggestions verbales vont être étudiées et mises en avant afin de créer une véritable relation entre thérapeute et patient. En 1787, Faria théorise pour la première fois que le sommeil magnétique dépendrait du sujet lui-même et non du magnétiseur. Il faudra tout de même attendre 1843 pour que les universités allemandes abandonnent la notion de magnétisme au profit de l’hypnose décrite par James Braid.
James Braid était un chirurgien anglais qui fut le premier à véritablement établir des bases scientifiques autour de l’hypnose. Ses travaux ont notamment permis de démystifier ce qu’on appelle aujourd’hui le mesmérisme. Au cours de ces études autour de l’hypnose, James Braid a soulevé de nouvelles notions et mécanismes psychologiques comme le principe de modification de conscience, très répandu chez les hypnothérapeutes aujourd’hui. Durant ces études sur le sujet, il met au point de nouvelles techniques hypnotiques démontrant que l’hypnose révèle en réalité plus du savoir que du pouvoir. Ces pratiques seront rapidement reprises par des professionnels de la psychiatrie dans l’objectif de soigner et d’étudier certaines maladies mentales de cette époque. Il existait alors déjà un lien entre cette pratique et la médecine conventionnelle.
En 1880, deux médecins et professeurs d’universités françaises vont présenter deux définitions opposées de l’hypnose et ainsi créer une division dans le monde médical et scientifique. D’une part, nous avons le docteur Hippolyte Bernheim qui lui voyait l’hypnose comme une opportunité thérapeutique à part en tiers. Ses travaux donnent d’ailleurs naissance à la Psychothérapie en 1981. Le professeur Bernheim a nettement contribué à la reconnaissance de l’hypnose auprès des médecins. Mais d’un autre côté, nous avions le neurologue Jean-Martin Charcot, qui, comme expliqué précédemment, approchait l’hypnose d’une tout autre façon. Ce dernier chercha à démontrer qu’un état sous hypnose était en réalité une forme d’hystérie. Présentant alors l’hypnose comme le résultat d’une physiopathologie. Ces travaux seront par la suite démontrés comme faux par l’École de Nancy, mais attacherons tout de même la réputation de l’hypnose.
Aujourd’hui, lorsqu’on parle d’hypnose dans son terme clinique, on pense évidemment à Sigmund Freud. Neurologue autrichien ayant vécu entre 1856 et 1939, il est en partie connu pour être le fondateur de la psychanalyse. C’est à l’âge de ses vingt-neuf ans qu’il va découvrir l’hypnose à travers un stage d’un dénommé Charcot pour finir par l’étudier pendant plus de neuf ans et ainsi mettre en lumière la notion d’inconscient. Il travailla essentiellement sur le rôle thérapeutique qu’offre l’hypnose. Ses travaux lui ont permis de découvrir qu’il existait des informations cachées du conscient dans l’inconscient. Les recherches et les expériences de ce célèbre neurologue l’ont amené à développer et à utiliser des techniques d’hypnose afin de soigner des mécanismes cognitifs plus ou moins handicapants de nombreux patients. Ce sont donc ses recherches sur l’hypnose qui l’ont amené à fonder la psychanalyse. Ce dernier écrira d’ailleurs en 1924 : “On ne surestime jamais trop l’importance de l’hypnotisme dans la genèse de la psychanalyse. D’un point de vue théorique comme d’un point de vue thérapeutique, la psychanalyse gère un héritage qu’elle a reçu de l’hypnotisme.”. Autrement dit, la notion de l’hypnose est un pilier fondateur de la psychologie moderne et académique actuelle.
Pour terminer ce court tour d’horizon sur les précurseurs de l’hypnologie, il est maintenant intéressant d’introduire le père fondateur de l’hypnothérapie ericksonienne. Le médecin psychiatre Milton Erickson va rapidement travailler et comprendre davantage l’hypnose et l’inconscient. Avant son influence, beaucoup de chercheurs s’accordent sur le fait que l’hypnose ne pouvait fonctionner que sur une partie de la population. Mais Milton Erickson va pointer du doigt des techniques de communication archaïques et responsables de cette idée reçue. Selon lui, nombreux sont les praticiens en hypnose qui utilisent des techniques d’inductions trop directives et autoritaires. Il démontre qu’il suffit d’utiliser à la fois un langage qui se rapproche davantage du patient et des suggestions indirectes pour ainsi démontrer que tout le monde est hypnotisable. C’est dans cet état d’esprit que Milton Erickson va mettre au point de nouvelles techniques de communication propres à chacun de ses patients. L’hypnose montre alors sa partie pleine de subtilités. Notamment avec l’utilisation de suggestions indirectes, d’anecdotes et de métaphores bien construites. La vision de l’inconscient présentée par Freud est alors radicalement changée pour donner place à une nouvelle définition. Ici, on ne s’arrête plus aux angoisses, aux pulsions de mort, sexuelles ou aux traumatismes que Freud présentait comme étant au cœur de l’hypnose. Bien au contraire, Milton Erickson définit l’inconscient comme tout ce qui n’est pas conscient. Le tout, en ne laissant pas de côté certains mystères encore inexplicables des mécanismes hypnotiques et inconscients. Il arrivera d’ailleurs à démontrer une efficacité plus importante de l’hypnothérapie plutôt que de la psychanalyse. Avec ses trente mille séances d’hypnose à son compteur, Milton Erickson est devenu un pie-nié de l’hypnothérapie contemporaine.
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